samedi 13 novembre 2004

Vallée de Katmandou

VALLEE de KATMANDOU – 2004

Le trek aux 5 000 marches et aux 10 000 « NAMASTE ».

C’est, d’abord découvrir ou redécouvrir avec plaisir notre coquet « MANASLU », dans la verdure, entouré d’imposants hôtels buildings impersonnels.

C’est, retrouver nos sherpas de l’an 2000 qui ont pour devise « A Népalais rien d’impossible » étonnants de gentillesse et de prévenance.

C’est, au cours de notre périple, découvrir les différents ethnies, bouddhistes ou hindouistes, vivant en parfaite harmonie, au cours de nos traversées de villages d’un autre temps (toits de chaume, mûrs en terre séchée)

C’est, échanger des sourires et des « Namaste » avec des gens accueillants et pourtant si besogneux.

C’est, au détour d’un chemin, le grand sourire d’une petite porteuse pliant sous la charge d’une énorme balle de paille.

C’est, subir l’assaut, bien avant l’arrivée au village, d’une nuée d’enfants, nazus à souhait, qui vous demandent n’importe quoi.

C’est aussi, monter, descendre, remonter des marches pour admirer les temples somptueux, riches de dorure, peintures, sculptures, ou être impressionné par d’anciens lieux de culte, où les offrandes d’animaux vivants sont toujours pratiquées.

C’est, approcher les bonzes et bonzesses dans leurs monastères. Leur vie y semble heureuse. Les enfants y sont insouciants et gais ; les adultes s’emploient aux tâches ménagères, artistiques et méditatives. Nous avons assisté à une danse de jeunes filles. Un spectacle plein de grâce et de charme qui nous prenait tant que nous ne pouvions nous en détacher.

C’est, assister, avec beaucoup d’émotion et de respect, à certains rites ancestraux, comme à Patchupatinath, à la crémation des morts.

Dans la rivière sacrée, on jette les cendres des morts, on fait la toilette, la vaisselle, on se « purifie » le corps. Tout cela en moins de 100 mètres.

C’est, apprécier pour nous tous seuls, à CHITAWAN, le luxe d’un hôtel colonial, avec piscine douce et ensoleillée, après avoir vécu le confort discutable des lodges (à Sarangkot, l’eau est rare et froide, avec en prime, pour deux privilégiées, la sarabande nocturne des loirs ou pour d’autres, la chasse aux cafards)

C’est, goûter, dans le Terraï, à l’aventure d’une glissade en pirogue sur un fleuve infesté de crocodiles (j’exagère, on en a vu 3 et qui semblaient bien paisibles) ou vivre la traque, à dos d’éléphant, des hippopotames, dans la forêt tropicale.

C’est, surtout engranger les souvenirs de paysages magnifiques, les cultures en terrasse, les rizières en plaine avec en toile de fond, la majesté, la grandeur des chaînes blanches des Annapurnas ou de l’Himalaya. Nos hardis montagnards sont quelque part, par là et nous pensons souvent à eux.

C’est, c’est, c’est, la grande délectation du business, la sensation d’avoir su faire drôlement baisser les prix d’achat de bijoux, vêtements, tapis, alors que le vendeur se frotte les mains ! !

Mais le trek dans la vallée, c’est aussi …..

Ressentir l’extrême pauvreté d’un peuple courageux vivant dans des conditions d’hygiène et de travail incroyables de nos jours. Des porteurs croulant sous la charge, des femmes, des enfants cassant des cailloux au marteau, des hommes soulevant dans le fleuve d’énormes rochers à l’aide d’un simple levier, des paysans plantant, fauchant, battant le riz à la main.

A chacune de ces visions, nous pensons que nous ne sommes pas des malheureux mais bien des privilégiés.

Vivre dangereusement la circulation citadine et les transports routiers.

Katmandou n’est plus ce qu’elle était. Les motos remplacent peu à peu les rickshow et les took-took. Des motos qui ignorent priorité et.. piétons ; c’est un geste kamikaze que de traverser un carrefour. On se donne la main et « à Dieu va ». Dans Tamel, il faut savoir se planquer à temps dans les rues étroites.

Et puis, il y a la circulation routière.

Une sardine a bouché le port de Marseille, ici c’est une poule et ses poussins, une vache, une maguette, qui entravent la circulation. Un chien tout galeux couché au milieu d’un carrefour fait office de sens giratoire.

Les « tatas », gros camions souvent décorés, ont pour devise, dans la circulation intense « Ca passe ou ça casse ». Les bus sont pleins à craquer à l’intérieur. A l’extérieur, c’est pire. Des grappes humaines sur le toit, sur le marche-pied ; c’est un défi à la prudence qui, malheureusement, se solde parfois par des accidents graves.

Tout ceci dans une cacophonie de Klaxon ahurissante et inefficace (peut être signe de virilité chez les conducteurs : plus on klaxone, plus on est fort !)

Quant à l’état des routes, il permet des moyennes étonnantes : 200 km en près de 8 heures. Certains axes nous plongent dans des paysages insolites. C’est la piste saharienne dans le smog londonien. Je m’explique : des trous, des bosses, des cavités, des monticules, aucun mot ne peut imager l’état de la route, les voyageurs ne tiennent pas en place et malheur à celui qui se gratte l’œil ! une poussière si dense que l’on n’y voit pas à 30 mètres et qui blanchit et assoiffe la végétation.

J’allais oublier de parler de la nourriture. Légère, légère, diététique au possible : beignets bien gras, omelette à la purée de châtaigne, un exemple de petit déjeuner. A la fin du trek le régal : un sandwich fromage, une pomme, rien d’autre ne passe plus.

Soyons quand même de bonne foi. La surprise d’un steak/frite/purée. Pas vraiment ce que l’on attendait mais délicieux.

J’ai probablement oublié de vous faire partager certains détails. Le mieux c’est d’y aller vous-même en n’oubliant pas que « Le Népal vous changera mais ne changez pas le NEPAL ».